Pourquoi je suis devenu freelance?

Mes débuts en tant que développeur remontent à 2008. Jusqu'à fin 2017, je n'ai quasiment travaillé qu'en SSII/ESN. J'en ai même écumé un certain nombre (6 pour être précis + 1 DSI en client final). Durant toutes ces années, j'avais fait de la démission un rituel "d’hygiène" afin déjà de ne pas m'encrouter dans une zone trop confortable et surtout d'espérer avoir un semblant de progression salariale. Et systématiquement, dans chaque nouvelle société que je découvrais, je rencontrais exactement les mêmes travers que dans la précédente : prétendue évaluation annuelle creuse, insipide et inutile, missions imposées très rarement épanouissantes et perspectives d'avenir en tant que développeur proche du néant... Attention, je ne dis pas qu'il n'y a rien eu à garder durant toutes ces années mais ce sera éventuellement le sujet d'un futur article. En revanche, ces points négatifs commençaient sincèrement à devenir pesant, voir rédhibitoires... A tel point que lorsque je tentais de me projeter à court/moyen terme (<10 ans), je fonçais dans le mur.

Comment rester développeur avec des connaissances et compétences stagnantes voire en régression? "Architecte"? Impossible avec des références technologiques périmées et une progression en berne... Mais alors quel autre métier épouser pour continuer de nourrir ma famille? Chef de projet? Manager? Commercial? Toutes ces fonctions me faisant horreur, mes perspectives n'étaient guère réjouissantes. Et pour être honnête, je n'étais pas encore tombé assez bas dans mon dépit pour envisager un virage radical avec un changement de secteur d'activité. D'autant que ce secteur ne connaissant pas trop le chômage, un tel revirement m'a paru risqué et surtout peu raisonnable...

Durant les 18 mois passés avec ma dernière ESN, toujours accroché à cette idée saugrenue de vouloir rester développeur, j'ai commencé à aller occasionnellement, puis régulièrement aux communautés tech lyonnaises, en commençant pas le MUG (le Microsoft User Group).

Grand bien m'en a pris c'est par ces communautés que j'ai enfin pu le bol d'air frais qui me faisait cruellement défaut depuis des années. J'ai pu y rencontré des développeurs tellement compétent et dont l'idée même d'un changement de métier n'effleure même pas l'esprit; une forte certitude née d'une prise en main de leur travail, de leur quotidien et même si je n'affectionne pas ce terme galvaudé par le management des ESN, leur carrière.

C'est tout naturellement que l'un deux en est venu à me parler d'indépendance et du statut de Freelance. Ma première réaction fut celle que doit avoir une grande majorité de mes congénères : "moi entrepreneur????", "non mais l'administratif c'est pas pour moi!!", "chercher une mission tout seul??"... C'est sur ce dernier point que j'ai commencé à douter.

La mission sur laquelle je travaillais à ce moment-là n'avait été trouvée par mon ESN, mais bien par moi, par mon réseau perso et mon envie de retravailler avec d'anciens collègues. Je me suis alors rendu compte d'une part que c'était possible et d'autre part que mon relationnel m'avait permis de rester en bon terme avec un réseau très acceptable durant ces 9 années dans 7 sociétés différentes. En ajoutant à ça la prise de conscience que le marché restait très porteur pour un dev expérimenté, j'ai pu finir de balayer la troisième crainte. Restait maintenant les deux premières... Et là, je pensais être beaucoup plus difficile à convaincre...

Pour ceux qui ne connaitrait pas le concept, il existe sur Lyon une association nommée HackYourJob ayant pour but l'accompagnement des développeurs souhaitant devenir Freelance. Concrètement il s'agit de proposer aux adhérents un système de mentorat leur permettant de sécuriser leur accession à l'indépendance. Avis aux parisiens, une antenne a récemment été créée dans la capitale.

Pour moi, cela est revenu à dire qu'une personne serait là pour répondre à toutes mes questions administratives. Je ne partais pas à l'aventure sans filet, disposant désormais d'un mentor et d'une communauté sur lesquels m'appuyer.

Rassuré sur l'état du marché et sur ma capacité à créer ma société en étant épaulé tout au long du processus (et même par la suite), j'étais enfin près à me lancer!